DYNAMISATION

Le concept en bref

La dynamisation, un des quatre concepts de la Pédagogie à l’école de langue française (PELF), se décrit comme suit :

Les élèves et le personnel enseignant stimulent leur confiance langagière et culturelle, et leur motivation à s’engager dans la francophonie.

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1L’étincelle de la confiance

La « dynamisation » est un concept riche relié à la confiance, à l’engagement, à la réussite scolaire et au bien-être. C’est un concept inspiré de la théorie de l’autodétermination (Reeve, J. et Halusic, M., 2009). Dans la PELF, le mot « dynamisation » est né du fait qu’il n’existait pas de terme concret pour nommer l’incitatif qui amène une personne à se faire suffisamment confiance pour intérioriser une motivation. À l’école, cet incitatif provient souvent du personnel enseignant et bien sûr des élèves entre eux.

Réduite à sa plus simple expression, la dynamisation est l’étincelle de la confiance qui mène à la motivation, celle qui fait qu’une personne veuille s’approprier les raisons d’épouser une cause ou d’agir dans un contexte donné.

Chantal Gaudet (N.-B.) exprime le besoin de base des jeunes d’avoir une vraie place.

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2La PELF et ses alliés naturels

Pour bien situer l’importance de la dynamisation comme élément déclencheur de l’autodétermination, notons que Landry, Allard et Deveau (2010) opposent le phénomène de l’autodétermination à l’impact que la vitalité de la communauté exerce sur les individus. Pour illustrer cet impact, on peut considérer que plus la langue et la culture du milieu ont de vitalité, plus elles influencent les individus qui y vivent, au point de « déterminer » leur avenir. Par exemple, si la langue anglaise jouit d’une forte vitalité dans une région, elle a aussi la force de déterminer ce que les gens deviennent au plan linguistique et culturel.

En plus de la PELF, différentes initiatives pancanadiennes visent à favoriser l’autodétermination, cette forme de prise en charge individuelle et collective. Notamment, l’ACELF, dans les stratégies efficaces qu’elle préconise pour le développement de la construction identitaire, parle de « Favoriser l’action concertée de la famille, de la communauté et de l’école » et de « Développer un rapport positif à la langue ». La Trousse du passeur culturel incite pour sa part les directions d’école à « mettre en œuvre des projets éducatifs et des stratégies pour engager l’école au complet – éducateurs, personnel, élèves, parents, communauté – à accomplir sa double mission, soit de favoriser la réussite scolaire et la construction identitaire. »

Marianne Cormier (N.-B.) témoigne de l’effet de son milieu sur son cheminement.

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3Une motivation bien à soi

Le personnel enseignant qui favorise une approche que l’on nomme ici « dynamisante » prête une attention particulière aux besoins psychologiques de base des apprenants et des apprenantes (Landry, R., Allard, R. et Deveau, K., 2010) : leur liberté de choisir (le besoin d’autonomie), leur sentiment de compétence (le besoin d’avoir un impact sur leur environnement) et leur sentiment d’appartenance (le besoin d’être estimé et valorisé). Plus ces besoins sont comblés, plus la motivation de l’apprenant ou de l’apprenante sera orientée vers des valeurs intrinsèques qui favoriseront son engagement.

Un élève intériorise sa motivation quand il s’approprie la raison à l’origine de la motivation. Il y a différents degrés de motivation intériorisée (Deci, E. et Ryan, R. M, 2002), et la valorisation et les encouragements du personnel enseignant et des autres élèves peuvent faire toute la différence.

Pour le personnel enseignant, la même logique s’applique. Parfois la valorisation et les encouragements qui nourrissent la confiance personnelle viennent des élèves, d’autres fois de partenaires scolaires, comme les directions d’école, les collègues ou les parents (Gilbert, Letouzé, Thériault et Landry, 2004).

Phyllis Dalley (Ontario) explique le lien entre avoir confiance en son accent et se sentir en confiance de parler et de prendre sa place.

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4Favoriser la prise en charge

Chaque individu qui bâtit sa confiance en soi et qui s’approprie les raisons de passer à l’action prend le contrôle de sa vie et peut contribuer, par son autodétermination, son engagement identitaire et communautaire et son leadership, à l’épanouissement de la communauté francophone.

La PELF considère la dynamisation comme une façon concrète de lutter contre l’emprise de la langue dominante sur la vie des élèves et du personnel enseignant des écoles de langue française en contexte minoritaire.

En bref, la dynamisation constitue le processus qui permet d’activer l’autodétermination d’une personne. En contexte francophone minoritaire, cela signifie qu’encourager les attitudes et les comportements dynamisants en salle de classe favorise la prise en charge. Cette salle de classe invite les individus à prendre leur place et à penser grand, à découvrir leur potentiel, à voir leurs aspirations comme étant réalisables et à croire en la possibilité de s’épanouir dans le respect de leur identité linguistique et culturelle.

Kenneth Deveau (N.-É.) résume le lien entre la dynamisation et l’autodétermination.

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Des exemples en classe

Un premier « moment pédagogique » qui illustre la dynamisation en classe.

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