Voix intérieure de l’enseignant :

Bon! Les parents de Sébastien ont finalement accepté qu'il aille à l'école anglaise. Depuis le temps qu'il les tanne avec ça. Je me doutais bien que ça s'en venait... Il était tellement convaincu que ce serait plus facile pour lui là-bas. Les élèves le savent sans doute déjà. Je peux pas faire comme si de rien n'était. Va bien falloir l'aborder. On sait jamais comment ça va tourner ces discussions-là...

Élève 1 :

Bonjour Monsieur.

Enseignant :

Bonjour Jocelyne.

Élève 2 :

Hé Monsieur, t'as-tu su pour Sébastien?

Enseignant :

Oui, euh, j’viens d'apprendre qu'il ne reviendra pas à notre école cette année.

Élève 3 :

Il est chanceux!

Élève 4 :

Non, moi j’préfère notre école.

Enseignant :

Tout le monde ici a probablement une opinion sur le départ de Sébastien, et je respecte cela. Je vous demande de respecter que pour moi, c'est une journée triste. Vous pensez qu'il va continuer à parler français?

Élève 1 :

C'est certain, voyons Monsieur! C'est comme faire du bicycle!

Élève 2 :

Moi j'ai rencontré Mélanie l'autre jour au food court. Je pense pas qu'elle est encore capable de parler français.

Enseignant :

Ça va être quoi les occasions pour Sébastien de parler en français?

Élève 3 :

Sébastien parlait jamais en français, Monsieur.

Enseignant :

Moi j'aimerais que Sébastien sache qu'il sera toujours le bienvenu ici et qu'on lui souligne d'une façon spéciale qu'il a sa place dans la francophonie. Des idées?

Élève 1 :

On pourrait lui faire une carte…

Voix hors champ de l’enseignant :

Je veux surtout qu'au-delà du choix d'école, c'est le français qui m'inquiète. C'est une de mes valeurs et je dois prendre toutes les occasions qui se présentent pour leur rappeler. Même si leurs commentaires sont pas toujours agréables à entendre, aussi bien savoir ce qu'ils pensent si je veux intervenir.

FIN